Nous travaillons dans le service de réanimation des cardiopathies congénitales de l’adulte et de l’enfant de l’hôpital Haut-Lévêque au CHU de Bordeaux. Dans ce service l’accompagnement des patients en réanimation est très complexe. Les patients, adultes comme enfants, y sont très techniqués (cathéters, drains, électrodes, sondes, canules...). Malgré cette hypertechnicité, le contrôle de la douleur a toujours été prépondérant et il nous semblait que le soin antalgique était réalisé de manière optimale.
Toutefois, nous remarquions bien qu’aucun médicament n’était réellement efficace pour aider ces enfants terrorisés par les soins. Aucun antalgique, aucun anxiolytique ne soulageait totalement ces adolescents et ces adultes angoissés par l’ablation des drains thoraciques1. Expérience d’autant plus traumatisante qu’ils l’avaient parfois déjà vécue, une ou plusieurs fois, dans leur parcours de patient. Le souvenir douloureux restait omniprésent. Et que proposer à ces patients tétanisés par la douleur d’une thoracotomie ? L’une des chirurgies les plus douloureuses.
Par exemple, pour le retrait des drains thoraciques et péricardiques, seul le recours à l’anesthésie générale permettait d’être efficace sur la douleur, mais en compliquant le soin et en rallongeant même parfois l’hospitalisation. En recherche d’une alternative moins agressive, nous nous sommes tournés vers les techniques antalgiques non médicamenteuses et l’hypnose est devenue une évidence. Il s’agissait d’utiliser un outil thérapeutique ludique et efficace, une technique adaptée aux différentes populations à soigner : les enfants et les adultes.
Ainsi l’hypnose est entrée dans notre service, au début très discrètement. Nous nous sommes formées par le biais d’un DIU d’Hypnose médicale et thérapeutique. A la suite de ce DIU, une dizaine d’infirmières ont pu suivre la formation de prise en charge de la douleur par l’hypno-analgésie dispensée au CFPPS5 de Bordeaux. L’idée d’un nouveau mode de communication a fait son entrée en réanimation. Peu à peu, les termes négatifs, les mots qui évoquent le froid, les piqûres, les coupures, se sont raréfiés dans notre discours. Ces habitudes, ancrées dans le langage soignant, ont été petit à petit éliminées de nos propos.
Ainsi la phrase typique « ne vous inquiétez pas, ça ne va pas faire mal, c’est juste une petite piqûre... » a tout simplement disparu. Nos pratiques ont été bouleversées, nous avons cessé de prévenir les patients, juste au moment des soins douloureux : « attention, je pique ! », préférant les laisser dans leur zone de confort. Nos propos se sont saupoudrés de mots de protection, de bienveillance, de bien-être, de chaleur, de confort... Notre positionnement, notre posture, notre discours, dans cet univers si technique et spécifique du post-opératoire de chirurgie cardiaque, se sont transformés.
L’équipe « d’hypno-infirmière » devenant plus nombreuse au fil des ans, nous avons commencé à développer l’hypnose conversationnelle et l’hypnoanalgésie de manière plus systématique. Nous sommes passés d’une pratique occasionnelle à une pratique quasi quotidienne. Rapidement les soignants on fait part de la difficulté de trouver des idées pour se lancer et proposer une séance sans vraiment connaître le patient, sans connaître ses goûts, ses canaux sensoriels prédominants, son VAKOG. La difficulté était d’autant plus grande dans les situations où le patient conscient ne peut communiquer (intubation consciente).
Toutefois, nous remarquions bien qu’aucun médicament n’était réellement efficace pour aider ces enfants terrorisés par les soins. Aucun antalgique, aucun anxiolytique ne soulageait totalement ces adolescents et ces adultes angoissés par l’ablation des drains thoraciques1. Expérience d’autant plus traumatisante qu’ils l’avaient parfois déjà vécue, une ou plusieurs fois, dans leur parcours de patient. Le souvenir douloureux restait omniprésent. Et que proposer à ces patients tétanisés par la douleur d’une thoracotomie ? L’une des chirurgies les plus douloureuses.
Par exemple, pour le retrait des drains thoraciques et péricardiques, seul le recours à l’anesthésie générale permettait d’être efficace sur la douleur, mais en compliquant le soin et en rallongeant même parfois l’hospitalisation. En recherche d’une alternative moins agressive, nous nous sommes tournés vers les techniques antalgiques non médicamenteuses et l’hypnose est devenue une évidence. Il s’agissait d’utiliser un outil thérapeutique ludique et efficace, une technique adaptée aux différentes populations à soigner : les enfants et les adultes.
Ainsi l’hypnose est entrée dans notre service, au début très discrètement. Nous nous sommes formées par le biais d’un DIU d’Hypnose médicale et thérapeutique. A la suite de ce DIU, une dizaine d’infirmières ont pu suivre la formation de prise en charge de la douleur par l’hypno-analgésie dispensée au CFPPS5 de Bordeaux. L’idée d’un nouveau mode de communication a fait son entrée en réanimation. Peu à peu, les termes négatifs, les mots qui évoquent le froid, les piqûres, les coupures, se sont raréfiés dans notre discours. Ces habitudes, ancrées dans le langage soignant, ont été petit à petit éliminées de nos propos.
Ainsi la phrase typique « ne vous inquiétez pas, ça ne va pas faire mal, c’est juste une petite piqûre... » a tout simplement disparu. Nos pratiques ont été bouleversées, nous avons cessé de prévenir les patients, juste au moment des soins douloureux : « attention, je pique ! », préférant les laisser dans leur zone de confort. Nos propos se sont saupoudrés de mots de protection, de bienveillance, de bien-être, de chaleur, de confort... Notre positionnement, notre posture, notre discours, dans cet univers si technique et spécifique du post-opératoire de chirurgie cardiaque, se sont transformés.
L’équipe « d’hypno-infirmière » devenant plus nombreuse au fil des ans, nous avons commencé à développer l’hypnose conversationnelle et l’hypnoanalgésie de manière plus systématique. Nous sommes passés d’une pratique occasionnelle à une pratique quasi quotidienne. Rapidement les soignants on fait part de la difficulté de trouver des idées pour se lancer et proposer une séance sans vraiment connaître le patient, sans connaître ses goûts, ses canaux sensoriels prédominants, son VAKOG. La difficulté était d’autant plus grande dans les situations où le patient conscient ne peut communiquer (intubation consciente).
La conspiration du silence: Tâches thérapeutiques. Guillaume DELANNOY, Vania TORRES-LACAZE et Annick TOUSSAINT
A partir de maintenant, et jusqu’à notre prochaine rencontre, je vais vous demander de ne plus du tout parler de votre problème, et ce à qui que ce soit. Vous pouvez bien entendu continuer à parler de tout autre sujet, mais plus un mot à propos de ces difficultés récurrentes que vous rencontrez.
A partir de maintenant, et jusqu’à notre prochaine rencontre, je vais vous demander de ne plus du tout parler de votre problème, et ce à qui que ce soit. Vous pouvez bien entendu continuer à parler de tout autre sujet, mais plus un mot à propos de ces difficultés récurrentes que vous rencontrez.
Conscience et guérison: le rôle du patient dans le processus de guérison. Dr Gérard VIGNERON
« Oui, vous aviez raison, c’est bien un lymphome. » Ces quelques mots prononcés par le chirurgien qui venait de recevoir les résultats de l’anatomo-pathologie des ganglions enlevés quelques jours auparavant, allaient provoquer en moi une espèce d’urgence à préciser le rôle et la place que doit prendre le patient dans le processus de guérison.
« Oui, vous aviez raison, c’est bien un lymphome. » Ces quelques mots prononcés par le chirurgien qui venait de recevoir les résultats de l’anatomo-pathologie des ganglions enlevés quelques jours auparavant, allaient provoquer en moi une espèce d’urgence à préciser le rôle et la place que doit prendre le patient dans le processus de guérison.
Note Cinquième selon François Roustang. Sylvie LE PELLETIER-BEAUFOND
Présentant un court texte lors d’une rencontre sur le thème de l’identité, François Roustang propose une réflexion sur ce qu’il titre « habitation ». Ce texte ne prétend pas aborder la question sou- levée ici d’un point de vue philosophique ou d’un point de vue social, il énonce une démarche thérapeutique en tout point originale.
Présentant un court texte lors d’une rencontre sur le thème de l’identité, François Roustang propose une réflexion sur ce qu’il titre « habitation ». Ce texte ne prétend pas aborder la question sou- levée ici d’un point de vue philosophique ou d’un point de vue social, il énonce une démarche thérapeutique en tout point originale.
Cardiopathies congénitales en service de réanimation. Karine CAMPISTRON
Nous travaillons dans le service de réanimation des cardiopathies congénitales de l’adulte et de l’enfant de l’hôpital Haut-Lévêque au CHU de Bordeaux. Dans ce service l’accompagnement des patients en réanimation est très complexe. Les patients, adultes comme enfants, y sont très techniqués (cathéters, drains, électrodes, sondes, canules...).
Nous travaillons dans le service de réanimation des cardiopathies congénitales de l’adulte et de l’enfant de l’hôpital Haut-Lévêque au CHU de Bordeaux. Dans ce service l’accompagnement des patients en réanimation est très complexe. Les patients, adultes comme enfants, y sont très techniqués (cathéters, drains, électrodes, sondes, canules...).
La rééducation en éveil de coma: Intérêt de l'Hypnose. Marie-Pierre BERTINET et Céline DEFACHELLE
Et si l’hypnose était non seulement praticable, mais présentait un intérêt majeur chez un patient douloureux en état de coma vigile ?
Devant l’absence d’évolution significative de Paul, une prise en charge à visée antalgique a été tentée pendant trois mois par un binôme hypnothérapeute-kinésithérapeute.
Et si l’hypnose était non seulement praticable, mais présentait un intérêt majeur chez un patient douloureux en état de coma vigile ?
Devant l’absence d’évolution significative de Paul, une prise en charge à visée antalgique a été tentée pendant trois mois par un binôme hypnothérapeute-kinésithérapeute.
Hypnose en terrain humanitaire. Christine ALLARY
Au décours d’une mission de chirurgie maxillo-faciale, en situation anesthésique précaire avec l’association Les Enfants du Noma à Madagascar, l’idée s’est spontanément imposée à l’équipe d’anesthésie de mettre en place et bénéficier de l’outil hypnose au bloc opératoire.
Au décours d’une mission de chirurgie maxillo-faciale, en situation anesthésique précaire avec l’association Les Enfants du Noma à Madagascar, l’idée s’est spontanément imposée à l’équipe d’anesthésie de mettre en place et bénéficier de l’outil hypnose au bloc opératoire.
Médecin généraliste et Hypnose: Osez ! Dr Pierre Le Grand
Médecin généraliste, formé à l’hypnose médicale, je croise d’autres médecins qui ont cet outil dans leur sacoche. Certains s’en servent, d’autres moins. Ils invoquent alors tout un tas de raisons : pas le temps, pas de reconnaissance de l’acte, pas facile à concilier avec l’organisation du cabinet...
Médecin généraliste, formé à l’hypnose médicale, je croise d’autres médecins qui ont cet outil dans leur sacoche. Certains s’en servent, d’autres moins. Ils invoquent alors tout un tas de raisons : pas le temps, pas de reconnaissance de l’acte, pas facile à concilier avec l’organisation du cabinet...
Au quotidien: La pratique de l'hypnose en médecine générale. Dr Salomon HAYOUN
Près de seize ans après ma formation à l’hypnose médicale auprès de Jean-Marc Benhaiem et de l’influence philosophique de François Roustang, il m’est agréable de m’interroger sur ma pratique de l’hypnose en médecine générale. Outre la transformation personnelle qu’il est classique d’exprimer comme tous ceux qui ont été initiés à l’hypnose, j’aborderai ici mes rapports aux patients, à la maladie et ma position en tant que soignant.
Près de seize ans après ma formation à l’hypnose médicale auprès de Jean-Marc Benhaiem et de l’influence philosophique de François Roustang, il m’est agréable de m’interroger sur ma pratique de l’hypnose en médecine générale. Outre la transformation personnelle qu’il est classique d’exprimer comme tous ceux qui ont été initiés à l’hypnose, j’aborderai ici mes rapports aux patients, à la maladie et ma position en tant que soignant.
Phénoménologie de la transe en médecine générale. Dr Daniel Quin
Médecin généraliste pratiquant l’hypnose depuis quinze ans, en cabinet libéral, cette activité spécifique représente à ce jour 80 % de mes consultations. Je suis confronté régulièrement à des demandes de sevrage tabagique, à des phobies de toutes sortes, des troubles anxieux, des insomnies, des pulsions alimentaires, des comportements addictifs (alcool, drogues, jeux), à de la préparation à des concours ou des épreuves sportives.
Médecin généraliste pratiquant l’hypnose depuis quinze ans, en cabinet libéral, cette activité spécifique représente à ce jour 80 % de mes consultations. Je suis confronté régulièrement à des demandes de sevrage tabagique, à des phobies de toutes sortes, des troubles anxieux, des insomnies, des pulsions alimentaires, des comportements addictifs (alcool, drogues, jeux), à de la préparation à des concours ou des épreuves sportives.
Hypnose et médecine générale. Dr Gérard FITOUSSI
« La médecine générale est une médecine de l’individu dans son environnement naturel. L’objectif premier de la médecine est le soin du patient. Tout comme la médecine en général, la médecine générale est une discipline qui fait appel à des données biomédicales et techniques. Cependant ces seules données sont insuffisantes pour répondre à toutes les demandes de soins des patients.
« La médecine générale est une médecine de l’individu dans son environnement naturel. L’objectif premier de la médecine est le soin du patient. Tout comme la médecine en général, la médecine générale est une discipline qui fait appel à des données biomédicales et techniques. Cependant ces seules données sont insuffisantes pour répondre à toutes les demandes de soins des patients.
« L’hypnose, on commence quand ? » Dr Stefano Colombo, Revue Hypnose et Thérapies brèves 50
Ce qui me gêne ? Je souffre de crises de panique, docteur. C’est horrible. Cela me prend d’un coup, quand je les attends le moins du monde. - Parce que vous les attendez ? - J’y suis tellement habitué que je sais d’avance qu’elles vont venir. - Vous êtes donc prévenu ! - Tout en ne sachant pas quand elles viennent.
Ce qui me gêne ? Je souffre de crises de panique, docteur. C’est horrible. Cela me prend d’un coup, quand je les attends le moins du monde. - Parce que vous les attendez ? - J’y suis tellement habitué que je sais d’avance qu’elles vont venir. - Vous êtes donc prévenu ! - Tout en ne sachant pas quand elles viennent.
Interview du Dr Dominique Megglé par le Dr Gérard FITOUSSI
Votre parcours professionnel est impressionnant, pouvez-vous nous donner un aperçu ? Dominique Megglé : Servir ! Je me suis engagé dans l’armée pour servir la France. Pendant la Seconde Guerre mondiale, mon père, résistant, a été arrêté et torturé par les nazis, puis déporté à Buchenwald. Et comme je suis né au Maroc et que mon enfance en a été bercée, je voulais retrouver ma chère Afrique.
Votre parcours professionnel est impressionnant, pouvez-vous nous donner un aperçu ? Dominique Megglé : Servir ! Je me suis engagé dans l’armée pour servir la France. Pendant la Seconde Guerre mondiale, mon père, résistant, a été arrêté et torturé par les nazis, puis déporté à Buchenwald. Et comme je suis né au Maroc et que mon enfance en a été bercée, je voulais retrouver ma chère Afrique.
Hypnose et écriture: "146 boulevard Haussmann", l'ouvrage de Maurice Soustiel
Compte rendu par Sophie COHEN. Il est rare que je parle d’un récit et voici que cette rubrique fait exception pour l’excellent livre de Maurice Soustiel. Maurice Soustiel pratique l’hypnose dans sa consultation à l’hôpital. Il me dit sans l’hypnose, ce livre n’aurait jamais vu le jour parce que penser le passé jusqu’à l’écrire est extrêmement thérapeutique.
Compte rendu par Sophie COHEN. Il est rare que je parle d’un récit et voici que cette rubrique fait exception pour l’excellent livre de Maurice Soustiel. Maurice Soustiel pratique l’hypnose dans sa consultation à l’hôpital. Il me dit sans l’hypnose, ce livre n’aurait jamais vu le jour parce que penser le passé jusqu’à l’écrire est extrêmement thérapeutique.
Notes de lecture par Christine GUILLOUX
La clé des cœurs : Contes et mystères en pays amoureux, Henri Gougaud
Dernière livraison de notre ami Henri Gougaud, le conteur par lequel l’on renaît sans cesse, par lequel on se nourrit comme on se sourit, par lequel l’on sait transformer les menaces en miracles.
La clé des cœurs : Contes et mystères en pays amoureux, Henri Gougaud
Dernière livraison de notre ami Henri Gougaud, le conteur par lequel l’on renaît sans cesse, par lequel on se nourrit comme on se sourit, par lequel l’on sait transformer les menaces en miracles.
Initiation à la thérapie brève orientée vers les solutions : En dix leçons
Comptes rendus par Sophie COHEN
Un guide court et clair qui décrit les outils de thérapies brèves. En passant par la définition des objectifs et la question miracle, dix outils sont développés et ce en une centaine de pages. Avec cette synthèse, on ne peut plus dire que l’on n’a pas le temps de lire !
Un guide court et clair qui décrit les outils de thérapies brèves. En passant par la définition des objectifs et la question miracle, dix outils sont développés et ce en une centaine de pages. Avec cette synthèse, on ne peut plus dire que l’on n’a pas le temps de lire !