Hypnose Médicale
Formation en Hypnose Médicale, Paramédicale, réservée exclusivement au Corps Médical, aux thérapeutes titulaires d'un diplôme d'Etat, ou d'un numéro Adeli. Formations en Hypnose centrées Douleur Chronique et Aiguë, EMDR-IMO

Murmurer à l’oreille des enfants ANXIÉTÉ INFANTILE AU BLOC OPÉRATOIRE. Revue Hypnose et Thérapies Brèves 64



Rachel REY
Evaluation au bloc opératoire de l’anxiété pré et post-opératoire chez les enfants bénéficiant d’un accompagnement par l’hypnose. Cette étude prospective a été menée à l’Hôpital d’enfants du CHU de Nancy chez 146 enfants âgés de 2 à 18 ans et s’est déroulée de mai à décembre 2017.


Murmurer à l’oreille des enfants ANXIÉTÉ INFANTILE AU BLOC OPÉRATOIRE. Revue Hypnose et Thérapies Brèves 64
Travaillant depuis quinze ans comme infirmière anesthésiste au bloc opératoire de l’Hôpital d’enfants à Nancy, j’ai constaté que les enfants avaient une qualité de réveil comparable à celle de leur endormissement. Pour la grande majorité d’entre eux, la séparation avec les parents, l’immersion dans le bloc opératoire ainsi que l’induction anesthésique au masque sont des épreuves désagréables et douloureuses, nécessitant un discours auxquels les enfants ne sont pas accessibles. Les mots rassurants ou les attitudes maternelles sont bien souvent inefficaces.

Avec l’expérience, je me suis rendu compte que murmurer des histoires à l’oreille des enfants à l’induction se révélait extrêmement efficace, bien plus que de hurler afin de me faire entendre et couvrir le niveau sonore de la salle opératoire. Car pour entendre ma voix, l’enfant doit cesser de pleurer, et pour écouter le discours, il doit porter son attention sur cette voix, se rendant de ce fait indisponible pour se préoccuper de l’agitation ambiante. Cette manière de procéder a longtemps fait sourire mes collègues et m’a valu quelques remarques humoristiques.

L’enfant s’endort calmement. Mais comment se réveille-t-il ? Comment a-t-il vécu cette expérience ? Est-il possible de rendre le réveil plus agréable ? Existe-t-il une corrélation entre le degré d’anxiété initial et le ressenti de l’enfant ? Enfin, est-il envisageable de préparer les enfants en préopératoire ?

Mille questions se bousculent dans ma tête. Pour tenter d’y répondre, je me forme à l’hypnose, aux thérapies brèves et je commence à répertorier, analyser. Induction après induction, je constate qu’il me faut être plus rigoureuse si je souhaite mettre en évidence « les bienfaits des murmures », prouver que l’hypnose est bénéfique pour les enfants, expliquer pourquoi il est important de proposer un accompagnement et une préparation spécifiques des enfants lors d’une chirurgie lourde, faire connaître à ma hiérarchie l’utilité d’une consultation d’hypnose pour notre établissement.

Le projet mûrit et évolue. Après accord du cadre du service, un questionnaire est bâti avec l’aide de mes collègues puéricultrices en charge de l’accueil et du réveil des enfants. La première partie du questionnaire s’intéresse aux caractéristiques démographiques : l’âge, le sexe, les antécédents de nausées-vomissements postopératoires (NVPO), l’existence d’une douleur préopératoire ou de souvenirs d’anesthésies précédentes, la prémédication, le type de chirurgie, la technique anesthésique prévue, le degré d’anxiété de l’enfant à son arrivée au bloc opératoire ainsi que l’occupation favorite de l’enfant, me permettant de lui proposer un accompagnement par un discours familier et adapté.

Le questionnaire explore ensuite le type de prise en charge : hypnose, hypnose et protoxyde d’azote, hypnose et sufentanil et/ou hypnovel, hypnose et anesthésie générale ; les signes de transe : ralentissement de la fréquence cardiaque et respiratoire, relâchement des traits du visage ; le choix de l’induction : respiratoire, visuelle en regardant les courbes dessinées sur le respirateur, kinesthésique en mettant le ballon du respirateur entre les mains de l’enfant, auditif en focalisant sur le bruit de l’ECG ; le mode d’évasion et les suggestions post-hypnotiques.

La dernière partie du questionnaire concerne l’évaluation en salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI) de la qualité du réveil : calme, agité, NVPO, douleur ; le besoin de médication : antalgiques, antiémétiques ; le ressenti et le vécu de l’enfant. Lorsque l’enfant arrive au bloc opératoire, il est accueilli par les puéricultrices de SSPI, qui prennent les transmissions de l’infirmière de service accompagnant l’enfant. L’évaluation de la séparation des parents est alors effectuée : très difficile avec hurlements, terrifié, pleurs, difficile avec tristesse mais contrôle ou facile en confiance, détendu. L’enfant réalise ensuite la décoration de son masque d’anesthésie et choisit son parfum. Le contrôle de l’identité, du dossier anesthésique et du jeûne est réalisé.

Je cote l’anxiété de l’enfant à ce moment et je profite de sa concentration sur cette décoration pour m’intéresser à ce qu’il aime faire, ses passe-temps : hobby, sport à l’école ou en club... ; ses amis : leur prénom, les jeux qu’ils partagent... ; s’il a un animal : son nom, sa couleur... Je cherche tout ce qui est le plus important à ses yeux, afin de m’accorder et de créer avec lui cette alliance indispensable.

Enfin je lui demande s’il sait faire des dessins avec sa bouche : courbe de gaz carbonique expiré qui se dessine avec les cycles respiratoires sur le respirateur en soufflant dans le masque d’anesthésie. La réponse est toujours non, je feins l’étonnement et la curiosité de l’enfant est immédiatement éveillée. « Si tu es d’accord, je te montre comment faire et tu pourras raconter cela à tes parents et tes amis quand tu sors. » Lorsque j’installe le monitorage, je l’invite à regarder les couleurs sur le scope : celle des courbes de l’électrocardiogramme, de la saturation en oxygène, et d’écouter le bruit de son coeur. Depuis que j’ai cette pratique, les inductions se passent dans le calme avec une coopération entière de l’enfant : c’est lui qui tient le masque, lui qui mène son induction, je l’accompagne en lui murmurant une histoire choisie en fonction de ses centres d’intérêt. Avant de lui faire inhaler le gaz anesthésique, je fais les suggestions post-hypnotiques de confort en fonction du motif de la chirurgie (douleur), le ventre est calme (NVPO), il se sent très bien et détendu. Je relève les signes de transes, le rythme cardiaque avant l’induction hypnotique et avant l’induction anesthésique, le rythme respiratoire et les signes de relâchement musculaire. Tous ces éléments me permettent de constater l’efficacité de l’hypnose. Durant le temps chirurgical, je renseigne le questionnaire……


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RACHEL REY Infirmière anesthésiste en pédiatrie au CHU de Nancy depuis 2004. Elle accompagne les enfants avec l’hypnose en pré, per et postopératoire. Intervenante à l’école d’IADE pour la prise en charge du nourrisson et de l’enfant. Formatrice en hypnose à l’Institut UTHyL. Diplôme universitaire des techniques d’épuration extra-rénale à Strasbourg. Formation hypnose médicale et hypnoanalgésie à l’IFH. Formation hypnose et thérapies brèves.

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Au sommaire:

. Edito – Julien BETBÈZE

. Claire ROSSIN – Autohypnose et TOS chez l’enfant anxieux

L’auteure explique comment Noé, 7 ans, souffrant de troubles du sommeil, a pu s’approprier rapidement les outils proposés au cours de la thérapie (7 séances sur 5 mois) et les réinvestir au quotidien pour atteindre une autonomie dans la résolution de ses difficultés.

. Séverine LEJEUNE – Ces histoires qui nous façonnent
L’auteure, pédopsychiatre, nous propose de partager les lettres écrites aux parents, enfants et adolescents, lettres inspirées par les thérapies narratives et qui ont servi de support pour ses appels téléphoniques aux familles pendant le confinement.


. Stéphane OTTIN PECCHIO – Etats de conscience de l’hypnose musicale à l’hypnose artistique. Cet article analyse les états de conscience hypnotiques du point de vue du musicien ou de l’auditeur dans différentes situations : concert classique ou concert-thérapie, séance individuelle ou autohypnose.



.Guy MISSOUM – Success story et entraînement mental. L’auteur explique comment aider le patient à combattre le manque de confiance en soi avec différents moyens qui passent tous par une indispensable connaissance de soi.

. Espace Douleur Douceur - Gérard OSTERMANN – Edito

. Mireille SÉJOURNÉ – Troubles digestifs, hypnose et acupuncture. Gynécologue à la pratique enrichie d’une formation en acupuncture et en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), l’auteure nous propose une approche qui combine hypnose et MTC appliquée aux troubles digestifs. Clair et simple, le script détaillé dans l’article et appelé ''Harmonie du Papillon'' peut être refait par le patient chez lui, régulièrement.


. Anne SURRAULT – Une parenthèse enchantée avec Gustave. Récit d’une séance de thérapie narrative : carte de l’externalisation. La patiente est venue consulter initialement suite à un conflit conjugal…



. Rachel REY – Anxiété infantile au bloc opératoire. Travaillant depuis quinze ans comme infirmière anesthésiste au bloc opératoire de l’Hôpital d’enfants à Nancy, l’auteure a notamment constaté que murmurer des histoires à l’oreille des enfants à l’induction se révélait extrêmement efficace, car pour entendre sa voix l’enfant doit cesser de pleurer et de se préoccuper de l’agitation ambiante.



Dossier : S’éloigner de la dépression
. Frédéric BERBEN – Prévention de l’épuisement professionnel
Les approches intégrées de méditation, d’hypnose, de mouvements psycho-corporels permettent une liberté dans l’endroit où le thérapeute-formateur va poser le levier pour générer un changement. La pluralité des outils autorise davantage de points d’appui adaptés aux différences individuelles des professionnels.



Nelly CADRA – Métaphores et deuil
Léa, 15 ans, vient consulter suite au décès brutal de son père. En ressort le récit de trois séances avec les métaphores utilisées par la pédiatre : le gouffre sans fond ; le tilleul et le chêne ; la souris, le lapin et les elfes.


Jean-Pierre BOYER – Quels petits mieux pour sortir de la dépression? 
Depuis vingt ans l’auteur lie hypnose et approche solutionniste. Il détaille ici la méthode avec pour exemple Geneviève, 35 ans, déprimée, agressive, insomniaque et sujette à des troubles des conduites alimentaires. La « Question Miracle » est bien entendu au centre de l’entretien.

Rubriques
. Les champs du possible :
Adrian CHABOCHE – ‘« Docteur, j’ai enfin échoué !’ »
.
Quiproquo, malentendu et incommunicabilité : Stefano COLOMBO et MUHUC – Epuisement professionnel…
.
Les grands entretiens : Gérard FITOUSSI – Interview de Alain VALLÉE
.
Culture Monde : Nicolas D’INCA – Les guérisseurs touaregs.

Crédit Photo: © Marc Gratas

Laurent Gross
Infirmier anesthésiste, formateur au CHTIP Collège Hypnose Thérapies Intégratives Paris et au sein... En savoir plus sur cet auteur



Rédigé le 26/07/2022 à 22:15 | Lu 947 fois modifié le 26/07/2022




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