L’annonce d’un cancer provoque chez la personne un important bouleversement existentiel. La pratique de Rémi en qualité d’infirmier lui permet d’accompagner les changements les plus accessibles aux patients.
Les récents progrès en matière diagnostique et thérapeutique contribuent à améliorer le pronostic des malades. A ce jour, chaque projet de soins proposé au patient est personnalisé et dépendant de nombreux paramètres, tels que : le type histologique de la tumeur, sa localisation, sa vitesse d’évolution, son extension à d’autres organes, la présence de comorbidités associées…
L’accompagnement du patient en cancérologie s’inscrit dans une dimension pluridisciplinaire où de nombreux intervenants médicaux et paramédicaux jalonnent le parcours de soin. Les symptômes en lien avec la pathologie cancéreuse, ainsi que la lourdeur des traitements spécifiques (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie…), imposent la mise en place d’un accompagnement particulier. Les soins de support répondent à ces problématiques. « Ils se définissent comme une organisation coordonnée de différentes compétences impliquées conjointement aux soins spécifiques oncologiques dans la prise en charge des malades » (1). Ils peuvent être mis en place à n’importe quel moment de la maladie et regroupent de nombreuses disciplines : douleur, diététique, accompagnement social et psychologique, soins palliatifs, orthophonie, soins esthétiques…
Au sein de certains établissements, les soins de support ont ouvert la voie aux thérapies complémentaires. Une étude de 2011 (2) estime que 60 % des patients en oncologie y ont recours. Cette vision plus intégrative de la médecine a permis de faciliter le développement de l’hypnose médicale dans ce domaine. Celle-ci est actuellement proposée sous plusieurs formes : en consultation, au bloc opératoire ou lors d’accompagnement moins formalisés pendant un geste douloureux. Plus généralement, l’hypnose participe en association avec les traitements standard à mieux contrôler certains symptômes en lien avec la maladie et les traitements.
L’hypnose dans les douleurs induites ou chroniques
Le patient en cancérologie est exposé à de nombreux gestes potentiellement douloureux. Une croyance collective postule qu’une exposition répétée à la douleur diminue son ressenti et permet « d’endurcir » l’individu. Malheureusement, la réalité est bien différente et de nombreuses études scientifiques ont permis d’identifier les phénomènes de « sensibilisation centrale » et de « plasticité neuronale ». Ces notions précisent que plus une personne est exposée à la douleur, plus son seuil de tolérance diminue. Le risque de voir s’installer une douleur chronique est également plus important (3). Le caractère invasif de certaines chirurgies carcinologiques et les nombreuses effractions cutanées nécessaires aux traitements de chimiothérapie, exposent le patient à de multiples iatrogénies. Ce dernier a parfois besoin d’un accompagnement bien au-delà de la période curative. Quel que soit le type de douleur rencontré, l’hypnose possède cette double particularité de permettre de dissocier la personne du percept douloureux, tout en agissant sur l’émotion qui lui est associée. L’accompagnement en hypnose lors d’un geste douloureux est différent d’un suivi en douleur chronique. En douleur aiguë, la séance se déroule sur une période délimitée, l’outil hypnotique permet au patient de passer « un cap » vis-à-vis d’une douleur ou d’une gêne. L’éducation à l’autohypnose s’inscrit alors dans une dimension préventive et permet à la personne d’utiliser cette technique en cas d’exposition à un nouveau geste invasif. En douleur chronique, l’hypnopraticien intervient pour traiter une douleur déjà installée, l’objectif est différent puisqu’il vise à rendre une sensation douloureuse plus acceptable voire à la faire disparaître. Dans le cadre de suivis réguliers, il est important que le praticien s’adapte à la situation thérapeutique et propose au patient de s’impliquer dans des objectifs réalisables en fonction de son niveau de fatigue. Plus largement, l’hypnose médicale s’inscrit dans un véritable projet d’éducation thérapeutique, nécessitant une participation active de la personne dans les exercices.
De l’inconfort à la réification
Madame L., 70 ans, vient me consulter sur les conseils du médecin algologue de l’établissement, pour des douleurs d’allures neuropathiques au niveau du bras et du creux axillaire gauche. Ces douleurs sont permanentes depuis six mois et sont apparues à la suite d’une mastectomie totale et d’un retrait de la chaîne ganglionnaire, dans un contexte de cancer du sein non métastatique. Les douleurs ont débuté juste après le geste opératoire et sont présentées par la patiente comme des sensations de brûlures intenses et de décharges électriques. Il existe également une hyperesthésie au tact ainsi qu’une sensation de lourdeur, qui majore l’inconfort, notamment à l’habillage. Lors de notre rencontre la patiente me précise que malgré les traitements antidouleur, la gêne reste persistante et commence à retentir sur sa qualité de vie et sur son sommeil.
A la fin de cette première consultation et de l’anamnèse, je propose à la patiente d’expérimenter une réification. Cette technique me permet de confirmer sa dominante sensorielle et de préciser le retentissement du symptôme sur les différentes composantes physique, émotionnelle, cognitive et comportementale du phénomène douloureux.
(1) Définition de l’AFSOS (Association francophone pour les soins oncologiques de support). www.AFSOS.org
(2) Brugirard M. et al. (2011), Support Care Cancer.
(3) Lewis S.M., Dirksen S.R., Heitkemper M.M., Bucher L. (2014), « Medical-Surgical Nursing: Assessment and Management of Clinical Problems », Elsevier, 9e, 119-120.
(4) Charret J., Etienne R., Renard-Oldrini S., Henry A., Peiffert D. (2015), « Autohypnose par ancrage pour la radiothérapie nécessitant une contention », Cancer/Radiothérapie, 19, 674.
Articles
- « Hypnose et douleurs chroniques » (2015), Aïe n° 5.
- « Infirmier hypnothérapeute, une spécialité à promouvoir » (2013), La Revue de l’infirmière, vol. 62, n° 191, p. 30.
Publication
- Charret J., Etienne R., Renard-Oldrini S., Henry A., Peiffert D. (2015), « Autohypnose par ancrage pour la radiothérapie nécessitant une contention », Cancer/Radiothérapie, 19, 674.
- Ouvrage « Aide-mémoire d’hypnose en soins infirmiers », Dunod, 2016.
Rémi ETIENNE, Infirmier en équipe mobile de soins palliatifs à l’Institut de Cancérologie de Lorraine à Vandoeuvre-lès-Nancy (54) et Hypnopraticien référent au sein de l’établissement. Formateur à l’Institut Français d’Hypnose - Paris. Formé à l’IFH.
r.etienne@nancy.unicancer.fr
Les récents progrès en matière diagnostique et thérapeutique contribuent à améliorer le pronostic des malades. A ce jour, chaque projet de soins proposé au patient est personnalisé et dépendant de nombreux paramètres, tels que : le type histologique de la tumeur, sa localisation, sa vitesse d’évolution, son extension à d’autres organes, la présence de comorbidités associées…
L’accompagnement du patient en cancérologie s’inscrit dans une dimension pluridisciplinaire où de nombreux intervenants médicaux et paramédicaux jalonnent le parcours de soin. Les symptômes en lien avec la pathologie cancéreuse, ainsi que la lourdeur des traitements spécifiques (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie…), imposent la mise en place d’un accompagnement particulier. Les soins de support répondent à ces problématiques. « Ils se définissent comme une organisation coordonnée de différentes compétences impliquées conjointement aux soins spécifiques oncologiques dans la prise en charge des malades » (1). Ils peuvent être mis en place à n’importe quel moment de la maladie et regroupent de nombreuses disciplines : douleur, diététique, accompagnement social et psychologique, soins palliatifs, orthophonie, soins esthétiques…
Au sein de certains établissements, les soins de support ont ouvert la voie aux thérapies complémentaires. Une étude de 2011 (2) estime que 60 % des patients en oncologie y ont recours. Cette vision plus intégrative de la médecine a permis de faciliter le développement de l’hypnose médicale dans ce domaine. Celle-ci est actuellement proposée sous plusieurs formes : en consultation, au bloc opératoire ou lors d’accompagnement moins formalisés pendant un geste douloureux. Plus généralement, l’hypnose participe en association avec les traitements standard à mieux contrôler certains symptômes en lien avec la maladie et les traitements.
L’hypnose dans les douleurs induites ou chroniques
Le patient en cancérologie est exposé à de nombreux gestes potentiellement douloureux. Une croyance collective postule qu’une exposition répétée à la douleur diminue son ressenti et permet « d’endurcir » l’individu. Malheureusement, la réalité est bien différente et de nombreuses études scientifiques ont permis d’identifier les phénomènes de « sensibilisation centrale » et de « plasticité neuronale ». Ces notions précisent que plus une personne est exposée à la douleur, plus son seuil de tolérance diminue. Le risque de voir s’installer une douleur chronique est également plus important (3). Le caractère invasif de certaines chirurgies carcinologiques et les nombreuses effractions cutanées nécessaires aux traitements de chimiothérapie, exposent le patient à de multiples iatrogénies. Ce dernier a parfois besoin d’un accompagnement bien au-delà de la période curative. Quel que soit le type de douleur rencontré, l’hypnose possède cette double particularité de permettre de dissocier la personne du percept douloureux, tout en agissant sur l’émotion qui lui est associée. L’accompagnement en hypnose lors d’un geste douloureux est différent d’un suivi en douleur chronique. En douleur aiguë, la séance se déroule sur une période délimitée, l’outil hypnotique permet au patient de passer « un cap » vis-à-vis d’une douleur ou d’une gêne. L’éducation à l’autohypnose s’inscrit alors dans une dimension préventive et permet à la personne d’utiliser cette technique en cas d’exposition à un nouveau geste invasif. En douleur chronique, l’hypnopraticien intervient pour traiter une douleur déjà installée, l’objectif est différent puisqu’il vise à rendre une sensation douloureuse plus acceptable voire à la faire disparaître. Dans le cadre de suivis réguliers, il est important que le praticien s’adapte à la situation thérapeutique et propose au patient de s’impliquer dans des objectifs réalisables en fonction de son niveau de fatigue. Plus largement, l’hypnose médicale s’inscrit dans un véritable projet d’éducation thérapeutique, nécessitant une participation active de la personne dans les exercices.
De l’inconfort à la réification
Madame L., 70 ans, vient me consulter sur les conseils du médecin algologue de l’établissement, pour des douleurs d’allures neuropathiques au niveau du bras et du creux axillaire gauche. Ces douleurs sont permanentes depuis six mois et sont apparues à la suite d’une mastectomie totale et d’un retrait de la chaîne ganglionnaire, dans un contexte de cancer du sein non métastatique. Les douleurs ont débuté juste après le geste opératoire et sont présentées par la patiente comme des sensations de brûlures intenses et de décharges électriques. Il existe également une hyperesthésie au tact ainsi qu’une sensation de lourdeur, qui majore l’inconfort, notamment à l’habillage. Lors de notre rencontre la patiente me précise que malgré les traitements antidouleur, la gêne reste persistante et commence à retentir sur sa qualité de vie et sur son sommeil.
A la fin de cette première consultation et de l’anamnèse, je propose à la patiente d’expérimenter une réification. Cette technique me permet de confirmer sa dominante sensorielle et de préciser le retentissement du symptôme sur les différentes composantes physique, émotionnelle, cognitive et comportementale du phénomène douloureux.
(1) Définition de l’AFSOS (Association francophone pour les soins oncologiques de support). www.AFSOS.org
(2) Brugirard M. et al. (2011), Support Care Cancer.
(3) Lewis S.M., Dirksen S.R., Heitkemper M.M., Bucher L. (2014), « Medical-Surgical Nursing: Assessment and Management of Clinical Problems », Elsevier, 9e, 119-120.
(4) Charret J., Etienne R., Renard-Oldrini S., Henry A., Peiffert D. (2015), « Autohypnose par ancrage pour la radiothérapie nécessitant une contention », Cancer/Radiothérapie, 19, 674.
Articles
- « Hypnose et douleurs chroniques » (2015), Aïe n° 5.
- « Infirmier hypnothérapeute, une spécialité à promouvoir » (2013), La Revue de l’infirmière, vol. 62, n° 191, p. 30.
Publication
- Charret J., Etienne R., Renard-Oldrini S., Henry A., Peiffert D. (2015), « Autohypnose par ancrage pour la radiothérapie nécessitant une contention », Cancer/Radiothérapie, 19, 674.
- Ouvrage « Aide-mémoire d’hypnose en soins infirmiers », Dunod, 2016.
Rémi ETIENNE, Infirmier en équipe mobile de soins palliatifs à l’Institut de Cancérologie de Lorraine à Vandoeuvre-lès-Nancy (54) et Hypnopraticien référent au sein de l’établissement. Formateur à l’Institut Français d’Hypnose - Paris. Formé à l’IFH.
r.etienne@nancy.unicancer.fr
Editorial « En mouvement ». Sophie Cohen
Chères lectrices et chers lecteurs, c’est avec grand plaisir que j’ouvre le numéro 42 de notre revue « Hypnose et Thérapies Brèves ». Je profite de cet espace pour saluer le travail effectué par mes prédécesseurs et remercier Daniel Renson qui me confie la direction de la Revue.
Traiter l'insomnie. Dr Daniel Quin
Script complet d'une séance d'hypnose. L’insomnie concerne un adulte sur cinq et atteint plus sévèrement 10 % de la population de la plupart des pays étudiés. Elle est plus fréquente chez la femme et augmente avec l’âge. Le recours aux soins des insomniaques est relativement faible puisque plus d’un insomniaque sur deux n’a jamais discuté de son problème avec son médecin.
Constellation ericksonienne au Mexique. Cecilia Fabre
Traitement de l'anorexie chez une fille de 12 ans. Cecilia Fabre, au travers de la résolution d’un cas d’anorexie, nous montre comment elle intègre les techniques inspirées des constellations familiales développées par Bert Hellinger à la psychothérapie ericksonienne. Elle se base sur ce que Teresa Robles nomme la psychothérapie ericksonienne reposant sur la Sagesse universelle.
Les soins infirmiers. Nathalie Jammot
C’est avec beaucoup de plaisir que je coordonne ce premier dossier thématique consacré à la pratique de l’hypnose en soins infirmiers, sujet choisi par Sophie Cohen. Je tiens d’ailleurs à la remercier ici pour son accueil chaleureux dans cette revue tout comme pour son aide dans l’élaboration de ce travail mené conjointement.
La recherche en douleur chronique. Martine Quintard
Martine Quintard nous invite à poser un autre regard sur le syndrome algodystrophique avec un traitement qui intègre l’hypnose. Elle met en avant la place des émotions. Un projet de recherche innovant et porteur... Depuis 2007, nous avons développé au CHU de Toulouse la pratique de l’hypnose pour la prise en charge du syndrome douloureux régional complexe, plus connu sous son ancienne dénomination d’algodystrophie.
La vie vivante jusqu'au bout. Ute Hohloch
Etre soignant en soins palliatifs, c’est être en permanence à l’école du Respect et de l’Humilité, du Non-Jugement et de la Non-Interprétation. C’est apprendre et comprendre les notions de « total pain ». Cicely Saunders a la première décrit le caractère multidimensionnel de la douleur du mourant. Cette « souffrance totale » en fin de vie est à la fois physique, psychologique, sociale et spirituelle.
De la bienveillance au "prendre soin": Erickson encore et toujours. Janine Carpentier
La réflexion autour de sa posture professionnelle a amené Janine à développer un « savoir-être » infirmier. Elle nous transmet ici tout le respect et l’humanité avec lesquels elle accompagne les patients en gériatrie. Infirmière expérimentée et déjà en fin de carrière, j’exerce en gériatrie depuis vingt-cinq ans. Après un DU de psycho-gérontologie, je me suis sensibilisée au toucher relationnel puis j’ai poursuivi par une formation en hypnose ericksonienne et thérapies brèves à Brive-la-Gaillarde au sein de l’association ACTIIF.
Une laverie communautaire. Nathalie de Marville
Raconter des histoires, se poser dans un bois sur une couverture, découvrir de nouvelles possibilités... Ou comment ma pratique professionnelle s’est transformée. A l’image d’une laverie communautaire avec l’extension des programmes adaptés à chaque type de linge : froissé, décoloré, déchiré... Il arrive un moment dans sa carrière où le travail devient une routine. Le savoir est installé et c’est un peu comme si l’on n’avançait plus. Vient alors un désir, une envie de cultiver un nouveau jardin, ensemencer de nouvelles graines, pour les faire naître et redonner du sens à une vie professionnelle.
L'Hypnose: confort patient-thérapeute. Audrey Weidmann
La pratique de l’hypnose dans les soins infirmiers à domicile est un complément très apprécié par les patients – qui se retrouvent sous hypnose conversationnelle sans le savoir ou en séance formelle – autant que par le soignant qui y voit aussi, je vous l’avoue, ses avantages. Elle nous permet de faire des pansements sans aucune difficulté, de faire une injection sans créer un inconfort nuisible pour celles à venir, d’enlever des fils à un enfant sans passer sa matinée à trouver un moyen de le calmer, donc de façon générale de gagner un temps précieux. Mais elle nous sert également dans un contexte bien plus particulier, celui du patient chronique qui vit seul avec ses angoisses.
Une écoute attentive et du sourire. Nathalie Saliou
L’hypnose a changé mon regard sur ma vie, ma famille et mon entourage. L’art d’utiliser l’imaginaire créatif du patient est extraordinaire, riche en émotions et avec des résultats rapides : cicatrisation, confort, sérénité…Infirmière à domicile depuis vingt-six ans, j’ai toujours été sensibilisée à la relation soignant-soigné.
Hypnose en anesthésie : une aventure extraordinaire. Sylvie Girardot-Despiau
En tant qu’infirmière anesthésiste, je travaille au sein d’une équipe d’hypno-anesthésie en chirurgie à Lyon. Voici un témoignage du vécu d’un accompagnement en hypno-anesthésie pédiatrique au bloc. Pour découvrir mon travail, je vous emmène vivre l’expérience de Roman. Au fur et à mesure de l’intervention, vous trouverez les explications de la mise en place du processus hypnotique. Voici son aventure.
« Docteur, j’ai un problème… » Dr Stefano Colombo
Il ne manquait plus que ça ! Les patients ont vraiment du culot. Vous dites : « toupet » ?
Oh ! ne commencez pas à me poser des problèmes ! Le mot « culot » ne vous convient pas ? Remplacez-le par toupet, témérité, impertinence, hardiesse. Le mot a beau changer, la substance reste la même. Nous médecins, nous avons déjà assez de problèmes : horaires sans fin, vie de famille virtuelle, urgences jour et nuit, responsabilités sans frontières, pressions des pharmaceutiques, des politiciens, des assurances.
Oh ! ne commencez pas à me poser des problèmes ! Le mot « culot » ne vous convient pas ? Remplacez-le par toupet, témérité, impertinence, hardiesse. Le mot a beau changer, la substance reste la même. Nous médecins, nous avons déjà assez de problèmes : horaires sans fin, vie de famille virtuelle, urgences jour et nuit, responsabilités sans frontières, pressions des pharmaceutiques, des politiciens, des assurances.
La technique Alexander. Dina Roberts
Rencontre avec Matthieu Gaudeau et la technique Alexander. Dina : Qu’est-ce que la technique Alexander ? Matthieu : Elle appartient au champ des techniques d’éducation somatique et s’appuie sur un travail de l’équilibre postural. Elle considère l’être humain dans sa globalité, affirmant que l’ensemble corps-pensée-émotion constitue un tout indissociable, en perpétuelle interaction. Elle propose de faire l’expérience de la cohérence d’un geste équilibré et coordonné, condition nécessaire au relâchement des tensions et à l’apprentissage d’un équilibre général.
8e Colloque de l’AFEHM à Paris : « Hypnose et phobies ». Dr Grégory Tosti
Le samedi 21 mai 2016 s’est tenu à Paris le 8e Congrès de l’AFEHM, ayant pour thème cette année « Hypnose et phobies ». Tout au long de cette journée, le Dr Jean-Marc Benhaiem et son équipe ont mis en évidence que l’on retrouve dans le traitement de la phobie par l’hypnose l’essence même de ce qui constitue la thérapie par l’hypnose, à savoir la fin de la mise à distance du patient avec sa peur, la réintégration de tous les éléments de sa vie pour, à nouveau, appartenir à un tout, se fondre à nouveau dans cette « circulation universelle » que décrit si bien Hegel.
Interview du Dr Bruno Dubos. Dr Gérard Fitoussi
« L’hypnose est un art thérapeutique, et comme dans toute démarche artistique, il faut de la créativité ». Bonjour Bruno ! Peux-tu nous parler de ton parcours personnel ? Bruno Dubos : Je me suis formé à l’hypnose en 1990, durant mon internat de spécialité en psychiatrie. J’ai rapidement exercé en cabinet libéral, car il me semblait difficile de travailler dans un cadre institutionnel. La pratique de l’hypnose thérapeutique nécessitant de la souplesse dans les modalités d’intervention auprès des patients, il me semblait impossible de composer avec les contraintes de l’institution psychiatrique.
Hypnose, Science et Recherche. Dr Adrian Chaboche
Cette rubrique naît de la volonté de nous (in)former en partageant les découvertes et travaux récents ou remarquables. Depuis une quinzaine d’années, l’intérêt scientifique porté à l’hypnose est proportionnel à sa notoriété renouvelée. Il n’est pas sans rappeler le nombre d’hôpitaux et de soignants qui utilisent l’hypnose au quotidien et les demandes sont exponentielles. Mais dès le XVIIIe siècle, et les deux commissions nommées par Louis XVI soldées par l’éviction du magnétisme animal de la scène médicale, hypnose et science n’ont cessé de débattre de leurs liens partagés autant que de leurs divergences.
Les cartes postales de mon enfance volent dans le ciel. Sophie Cohen
Les cartes postales de mon enfance volent dans le ciel. Je ne les vois pas... Je les entends.
Les entendez-vous ? Attirée par le son... ma main veut tenir... tout mon être se tourne avec curiosité... Ma peau écoute, mon cœur cherche... Mes oreilles s’ouvrent... D’où vient le son... Le son des cartes postales de mon enfance. Je suis là et mes petites mains tiennent cette merveille... Une carte avec un petit caneton... Jaune, duveteux, avec un bec rosé... Il semble me regarder.
Les entendez-vous ? Attirée par le son... ma main veut tenir... tout mon être se tourne avec curiosité... Ma peau écoute, mon cœur cherche... Mes oreilles s’ouvrent... D’où vient le son... Le son des cartes postales de mon enfance. Je suis là et mes petites mains tiennent cette merveille... Une carte avec un petit caneton... Jaune, duveteux, avec un bec rosé... Il semble me regarder.
Eloge du Hamac. Dr Patrick Bellet
Hamac. Hamac. Quel son, quel élan ! Si tu l’as lu vite, alors recommence. Plus lentement. Aspire le H et souffle ensuite. Ça y est, il oscille, il se balance. Ecoute le chant du hamac. Une sorte de battement lent et souple. Feutré, rond et grave. Une houle de terre avec les subtils arômes de l’été comme écume. Il a deux boucles, son corps est flexible, élastique, et quand l’été revient, accroché à l’ombre entre deux arbres, il s’étire et se creuse. Avec les tilleuls comme points d’amarrage, en apothéose de la sieste.